France
L'enseignement supérieur
En France, les études supérieures prennent une forme particulière, avec de nombreuses formations hors des universités. Comme pour les États-Unis et le Japon, l'enseignement supérieur en France est devenu un enseignement de masse, avec près de la moitié d'une classe d'âge entrant dans une formation post-baccalauréat.
Le dispositif français est caractérisé par une double coupure. D'une part, le service public de l'enseignement supérieur est assuré par les universités ouvertes à tous (sauf au niveau des études dans le domaine de la santé) et par les « Grandes Ecoles » qui recrutent les étudiants par concours (à la différence des universités dont la sélection se fait en cours de cursus). D'autre part, la recherche est assurée à la fois par les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) spécialisées et par les universités qui assurent une double mission d'enseignement et de recherche. L'ensemble dessine un paysage complexe.
Cycles, grades, équivalence internationale
Les formations de l’enseignement supérieur universitaire (hors certaines spécialités comme par exemple les professions médicales et des autres métiers de la santé) sont découpés en trois cycles.
- Le premier cycle, de trois ans est ouvert à tous les titulaires du baccalauréat (sauf certaines formations pouvant sélectionner les étudiants).
- Le deuxième cycle dure deux ans, il peut y avoir une sélection des étudiants sur concours ou sur dossier.
- Le troisième cycle correspond à la formation doctorale.
Parallèlement, des diplômes de l’enseignement supérieur peuvent avoir aussi un « grade universitaire ». Depuis quelques années, la France a modernisé son système pour faciliter les orientations progressives et favoriser la mobilité internationale des étudiants en appliquant les trois grands principes du cadre européen :
Le système LMD.
Avec le système LMD, une structure fondée sur trois niveaux de sortie vers la vie professionnelle est représentée :
- la Licence (L1, L2, L3) se déroulant sur six trimestres validés par 180 crédits (ou ECTS). Il existe des licences généralistes (en droit, sciences, économie, sciences humaines, langues...) et des licences professionnelles, aux spécialités plus pointues et qui ont comme premier objectif l'entrée dans la vie active.
- le Master (M1, M2) se déroulant sur quatre semestres après la Licence. Pour l'obtenir, il faut ajouter 120 crédits supplémentaires (soit un total de 300 crédits). Le master remplace les DESS (diplômes d'études supérieures spécialisées) et DEA (diplômes d'études approfondies). Il comporte deux orientations : les masters professionnels qui ouvrent sur la vie active et les masters recherchent qui visent une poursuite d'études vers la recherche.
- le Doctorat (D) : accessible après un Master recherche, il se prépare en 6 semestres (3 ans) minimum et est validé par un total de 480 crédits acquis tout au long du cursus ; au programme, des travaux originaux de recherche, menés au sein des laboratoires de recherche des universités ; en plus de leurs travaux de recherche et de la rédaction de leur thèse, les « doctorants » complètent leur formation dans une école doctorale.
Cette répartition, ainsi que l’attribution de crédits ECTS, permettent une harmonisation européenne et facilitent la mobilité des personnes. Ces diplômes sont délivrés dans tous les domaines (Sciences, Lettres, Droit, Économie, Langues, Arts, Management, Sciences humaines…).
Un « Système européen de crédits – ECTS » (Européen Crédit Transfert System) correspondant au volume de travail que l’étudiant doit fournir pour valider un cours a été établi. Ces unités sont capitalisables et transférables.
Une organisation en semestres et en Unités d’Enseignements (UE).
Les formations
L’enseignement supérieur regroupe toutes les formations postérieures au baccalauréat. Deux systèmes coexistent:
- un système ouvert au sein des universités. C’est le système qui accueille le plus d’étudiants. Tous les bacheliers ont le droit d’y entrer sans sélection préalable. Les formations y sont très diversifiées.
- un système sélectif à capacité d’accueil contrôlée. L’entrée s’y fait par concours, examen, ou dossier, éventuellement complété par un entretien. C’est le système en vigueur notamment dans les Grandes Ecoles (telles que l’Ecole Nationale d’Administration, l’Ecole Nationale Supérieure, les écoles d’ingénieurs et de commerce), les instituts universitaires de technologie (IUT) et les instituts universitaires professionnalisés (IUP). Ils forment principalement les cadres supérieurs et intermédiaires de l’Etat et des entreprises.
Parallèlement, l'enseignement supérieur français intègre dans ses cursus de formation de nombreuses possibilités de progression et de réorientation.
Les formations courtes
Les formations courtes, deux années d'études après le baccalauréat, concernent les secteurs des affaires, de l'industrie ou des services. Les cursus intègrent systématiquement des stages en entreprises et permettent une entrée directe sur le marché du travail. Une sélection rigoureuse est souvent pratiquée pour l'accès à ces formations.
Les diplômes: le diplôme universitaire de technologie (DUT): Les instituts universitaires de technologies, composante d’une université, permettent de préparer en deux ans le diplôme universitaire de technologie (DUT) dans les secteurs tertiaires ou technologiques. Cette formation se veut aussi bien professionnalisante, avec souvent un stage obligatoire et la possibilité d'entrer directement dans la vie active, que théorique, permettant de rejoindre une licence professionnelle, générale ou encore une école d'ingénieur ou de commerce.
Le brevet de technicien supérieur (BTS) : Ce diplôme permet une insertion immédiate dans la vie active et se prépare en section de technicien supérieur dans un lycée. 106 spécialités sont proposées dans les secteurs de l'hôtellerie, de l'industrie, de la santé, des arts appliqués, de la gestion et de l'agriculture.
Les formations longues
Il existe en France deux grands types d'établissements permettant de suivre des études supérieures longues : les universités et les écoles spécialisées.
Conformément à l'organisation européenne des études, les formations longues sont organisées en trois niveaux successifs, qui permettent d'obtenir 3 diplômes nationaux : la Licence préparée en 6 semestres, le Master préparé en 4 semestres après l’obtention d’une Licence, et le Doctorat préparé en 6 semestres à l’issue du Master.
Les formations au sein des Grandes Ecoles et des écoles spécialisées s'effectuent généralement en 5 ans, incluant deux années de préparation initiale, soit au sein de l'établissement lui-même, soit dans des établissements secondaires. Ces écoles permettent le plus souvent d'obtenir un diplôme de niveau bac + 5 conférant à leur titulaire le grade de Master à l'issue de la scolarité.
Les formations en alternance
L'alternance consiste à préparer un diplôme en alternant les périodes de formation théorique dans une école ou à l'université, et les périodes de formation pratique dans une entreprise.
Ce type de formation, qui permet d'acquérir à la fois des compétences et de l'expérience professionnelle, est en progression constante dans l'enseignement supérieur.
L'alternance permet de préparer des diplômes de niveau bac + 2, comme le Brevet de technicien supérieur (B.T.S.), ou des diplômes bac + 3 ou bac + 5. Des dizaines d'universités et de grandes écoles proposent en effet la possibilité d'acquérir un diplôme d'ingénieur ou un master par la voie de l'alternance.
Indépendamment des 92 universités, les formations supérieures sont assurées par d’autres établissements tels que les écoles d’ingénieurs, les écoles de commerce ou les écoles spécialisées (écoles paramédicales, écoles artistiques et culturelles, écoles d’architecture, écoles du secteur social…). Si la majorité des formations sont dispensées dans des établissements sous tutelle du ministère en charge de l’éducation (ministères de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche), de nombreuses formations spécialisées à finalité professionnelle relèvent de la tutelle d’autres administrations.
Les établissements
Il existe un très grand nombre d’établissements d’enseignement supérieur en France, publics ou privés. Les établissements publics sont financés par l’Etat, et l’enseignement y est pour l’essentiel gratuit.
On peut classer ces établissements en quatre grandes catégories :
- Les universités :
Les universités françaises sont des établissements publics. Elles reçoivent les étudiants titulaires du baccalauréat français ou du diplôme étranger permettant l'accès aux études universitaires du pays d'origine. Les universités françaises accueillaient un peu plus de 1,4 million d'étudiants en 2009-2010. Parmi eux figurent 14,8 % d'étudiants de toutes nationalités.
Elles offrent des formations fondamentales, des formations technologiques ou à finalité professionnelle.
- Les écoles supérieures
Les écoles supérieures sont des établissements sélectifs publics ou privés dont l'enseignement prépare à des pratiques professionnelles spécialisées, par exemple dans les domaines des sciences de l'ingénieur, de l'architecture, du commerce et de la gestion, ou encore de la traduction, de l'interprétariat, du journalisme. - Les Grandes Ecoles
Parmi les écoles supérieures, les « Grandes Ecoles » constituent une particularité française : ce sont des établissements très sélectifs qui accueillent beaucoup moins d'étudiants que les universités. Elles ont été créées pour dispenser un enseignement spécialisé d’excellence à des élèves recrutés sur concours. Pour y entrer, les étudiants doivent passer par les classes préparatoires. Les cours y sont dispensés en langue française, même si certaines d’entre elles proposent aujourd’hui des cours en anglais.
- Les établissements d’enseignement technique
- Les écoles spécialisées. Ce sont les écoles d’architecture, écoles d’art, écoles paramédicales, écoles d’assistante sociale.
Budget
La dépense publique annuelle par étudiant en 2007 était de 10 150 € (en progression de 3,5% par rapport à 2006), ce qui place la France en dessous de la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et masque une grande diversité puisque les chiffres varient de 7 840 € pour les universités à parfois plus de 20 000 € pour certaines « écoles supérieures ». Toutefois, cette dépense est en progression constante et a augmenté de 33 % en 25 ans.
Dépense moyenne par étudiant en 2006 | ||||
Universités |
IUT |
STS |
CPGE |
Ensemble |
7 840 € |
8 980 € |
13 280 € |
13 940 € |
9 370 € |
Les boursiers
En 2008-2009, 526 600 étudiants bénéficiaient d'une bourse sur critères sociaux, dont 390 000 étaient inscrits à l'université.
Il existe sept échelons concernant les bourses. L'échelon 0 permet d'être exonéré de droits d'inscription (15 % des étudiants). L'échelon 6 correspond à une bourse de 4 019 euros (20 % des étudiants).
Sources et références :
- Ministère français de l’enseignement supérieur et de la recherche: http://www.education.gouv.fr/cid26/l-enseignement-superieur.html
- Ministère français des Affaires étrangères: http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/enseignement_superieur.pdf
- Wikipédia sur l’enseignement supérieur en France : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tudes_sup%C3%A9rieures_en_France
- Ambassade de France au Royaume-Uni : http://www.ambafrance-uk.org/L-enseignement-superieur-en-France.html
- Synthèse sur l’enseignement supérieur françaishttp://guilde.jeunes-chercheurs.org/Rapport-HD/Rapport/node12.html
- Ambassade de France en Biélorussie http://www.ambafrance-by.org/spip.php?article1278
- Consulat général de France a Boston: http://www.consulfrance-boston.org/spip.php?article1199
- Documentation française sur l’enseignement supérieur français: http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/074000710/index.shtml